Ma recherche est ancrée dans le réel de notre société contemporaine. Les codes utilisés sont à la rencontre du sensible de l'Arte Povera que j'affectionne particulièrement et d'une certaine vision de l'art urbain qui me touche également.
Les travaux, sont des propositions sur la place de notre humanité dans le monde actuel, urbain. L'Homme est sans cesse confronté à des questions existentielles liées à sa propre condition mais également à son espace de vie. Mes travaux interrogent ces interactions sous le prisme du social, de la religion, de la migration ou encore de l'environnement.
L'Homme, "seul animal pensant" tente de dominer, de maîtriser son espace vital. Il tend aujourd'hui à se frotter à certaines limites qui le poussent à repenser sa place dans le monde. Il bouge, gesticule et envisage de reprendre sa soif d'exploration en allant sur Mars, pour garantir sa survie. Toutes ces questions alimentent mes réflexions.
Frédéric Garnier, 2019
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"Frédéric Garnier est né en 1970 à Troyes. Toutes ses créations réellement protéiformes mettent en scène nos interrogations sur l’existence humaine. Son début et son terme. Son sens. Ce que l’on nomme communément «l’Après». Puis ce qui nous survit voit le jour, prend place dans les mémoires, les « traces » de vie."
Géraldine Banier, catalogue l'effet papillon, 2014
« L’homme est un loup pour l’homme », raillait le dramaturge romain Plaute. La célèbre phrase résume à elle seule l’humaine ambivalence, entre pulsion et raison, mise en exergue par Frédéric Garnier dans son œuvre.
L’homo sapiens cache ses travers derrière une civilisation qu’il veut digne, honnête et fréquentable. L’artiste plasticien questionne ici ce refoulement, suggère destruction et chaos inhérents à des motifs manufacturés en apparence symétriques, rationnels et contrôlés. Dissimulation industrielle…
Les titres choisis par l’artiste sont volontiers narquois, voire cyniques : Villa Douce parodie la façade d’une maison sous la forme de plaques de tôles rouillées agrémentés de deux minuscules cactus posés sur une étagère minimaliste ; Eden Garden évoque le serpent du péché originel sans l’arbre ni la pomme, sous la forme d’un tuyau d’arrosage étincelant. L’homme est un animal raisonnable joue sur le jeu sémantique de la traduction d’Aristote, incrustée sur le plateau d’un billot de boucher marqueté : « raisonnable » entendu comme « capable de raisonnement », mais capable du pire, aussi...
Voilà donc l’Homme, ceci est l’Humanité : ‘Ecce Homo’. Tirée de l’Evangile selon Saint-Jean, lorsque Ponce Pilate présente Jésus après sa flagellation au peuple de Jérusalem, l’expression est devenue le titre de nombreux tableaux du messie ceint de la couronne d’épines. Frédéric Garnier recrée cette dernière en assemblant des crochets de boucher en inox, telle une relique sacrificielle.
L’artiste détourne les symboles, moque les mythes humains au cœur de son atelier de Troyes. Et si notre volonté scientifique de régler la nature, l’inclure dans des systèmes comptables et temporelles était absurde et dérisoire ? Et si le progrès était, comme l’affirmait Jean Cocteau, le développement d’une erreur ? La religion une autre avancée vers la mort ?
« Comme nos respirations, la poésie est ici vaine… »
Axel Sourisseau, texte de l’exposition personnelle
ECCE HOME, 2015.
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The Question of Time
Frédéric Garnier was born in 1970 in Troyes, France. Born into Italian-French-Croatian family, he has always been attracted by history and arts. Frédéric consequently studied visual arts, but also history and heritage. As a very diverse artist, Garnier has worked in many different mediums, from performance art to installation. The common theme of his works is always the quest for meaning of human existence, exploration of time and our relativity to it. Intrigued by the notion of time, Frédéric finds that the egocentric connection which humans have with time, determined and measured by us, only highlights our vulnerability and transience.
The Art of Frédéric Garnier
Materials and subjects that Frédéric Garnier uses in his installations are uncommon – from trampoline, to exit signs and matches. Words that appear in Frédéric Garnier’s installations explore concepts of sexuality, religion, and heritage. His artistic research is mainly based on personal experiences and questions, in which the each series of his work is parallel with the cycles and events of his life.
Garnier’s process as an artist is to organize given ideas, and picture them with the visual vocabulary of his own. The nature of this process caused his creations to be protean and very different from one another. A medium itself is not important to the artist – with each piece, he tries to find the suitable form to express an idea, by manipulating, arranging and assembling the parts of an installation. His intention is for the viewers to be able to see their own reflection in his works. The sole object is usually the starting point, contributed with the complete picture, sound, and video.
Ecce Homo
In 2015, the art of Frédéric Garnier was exhibited at his solo show titled Ecce Homo, at the Galerie Geraldine Banier. Pieces featured at this solo exhibition were created based on the idea of ambivalence of human behavior, of contradictive actions caused by both instinct and reason. Sarcastic and derisive, the titles given to artworks by the artist himself include Soft Villa, Eden Garden and The man is a reasonable animal. For example, Eden Garden evokes the snake of the original sin, embodied in a glittering garden hose.
Represented by the Galerie Geraldine Banier, the art of Frédéric Garnier has been featured at Butterfly Effect, Lost Worlds, Bizarro and several other group exhibitions. The artist has also been exhibited at venues such as Abk gallery, Museum of Le Touquet, and Centre d’art contemporain, in Troyes.
Frédéric Garnier lives and works in Troyes, France.
Dea K. . WIDWALLS online art contemporary magazine, Juin 2015